Notons que l’appellation réglementaire «Breguet XIV» devient progressivement «Breguet 14» lors de la mise en service en 1917

Breguet XIV A2 de corps d’armée

Le 12 avril 1917, des essais sont menés à Villacoublay par la STAé avec le Breguet XIV n° 670 équipé du moteur Renault 12Fcx délivrant 300 chevaux. Le premier Breguet XIV type A2 n° 669 est réceptionné à Villacoublay le 4 mai 1917.

Louis Breguet améliore les performances de l’appareil par la réduction de surface de la voilure portée à 49 m2 et la suppression des volets automatiques. Les essais officieux menés avec le Breguet N°665 et les résultats des essais officiels du 22 avril 1917 du Breguet N°674 s’avèrent concluants. Le Breguet XIV A2 «49 m2» est alors mis en production en série et la fabrication du Breguet XIV A2 «52 m2» est arrêtée après une quarantaine d’exemplaires construits.

   
 
 
 
 
 

Le Breguet XIV A2 est utilisé pour des missions d’observation et de reconnaissance sur le front, la couverture photographique du champ de bataille et le réglage de tirs d’artillerie lourde. Il est armé de 2 mitrailleuses Lewis de 7,62 mm sur tourelle arrière dorsale TO-3 ou TO-4 pivotante servies par l’observateur et d’une mitrailleuse fixe Vickers de 7,62 mm positionnée sur le flanc gauche du fuselage, synchronisée pour le tir à travers l’hélice et commandée par le pilote.

Selon les types de missions, les équipements diffèrent et comprennent la TSF, l’appareil photographique, l’équipement pour les vols de nuit, le chauffage des mitrailleuses et de l’équipage. Il peut emporter quatre bombes.

Jusqu’en décembre 1917, il surclasse les appareils ennemis et permet de mener les missions à des altitudes qui les mettent hors de portée de l'artillerie antiaérienne et de la chasse allemandes.

Breguet XIV B2 de bombardement

Les très bons résultats des essais statiques, la capacité d’emport de charge et les performances démontrées lors des essais en vol engagent la STAé, Louis Breguet et André Michelin dans le développement d’une version de bombardement, le Breguet XIV B2.

Le 6 mars 1917, la Société Michelin à Clermont-Ferrand reçoit une commande de 150 Breguet 14B2 de bombardement. Les Frères Michelin ont en effet joué, dès le début du siècle dernier, un rôle déterminant pour la création d’une aéronautique militaire spécialisée et ont participé à l’effort de guerre en offrant 100 avions

Après une campagne d’évaluation menée à Clermont Ferrand à partir du 17 mars 1917 avec le Breguet XIV A2 N°664, Michelin lance la production de Breguet XIV B2. Les Breguet-Michelin XIV B2 de bombardement construits à Clermont-Ferrand sont affectés de numéros de série commençant par 1101. Le premier appareil est réceptionné en mai 1917 avec le N°1106.

Équipé du «lance-bombes Michelin» et du «viseur Michelin», le N°1105 est convoyé à la STAé à Villacoublay en juin 1917 pour y subir les essais officiels au terme desquels le pilote déclarait que "l'avion surclassait nettement tous les autres avions de l'époque".

Le Breguet XIV B2 peut emporter 260 kg de bombes (calibre de 10 à 275 m/m) réparties en deux «râteliers Michelin» montés sous les plans inférieurs. Comme le Breguet XIV A2, il est armé de deux Lewis sur tourelle et d’une Lewis fixe tirant vers l’avant, à travers l’hélice.

Ses éléments sont réalisés dans les ateliers de Clermont-Ferrand puis transportés sur le terrain d’aviation d’Aulnat pour le montage et la réception en vol. Michelin construira 1 596 appareils et leurs pièces de rechange (avec sous-traitance de sous ensembles pour 120 appareils), soit la totalité des Breguet XIV B2 produits pour les besoins de la guerre.

Les Frères Michelin participent activement à la définition d’une doctrine du bombardement avec le Breguet XIV B2 qui équipe l’École de bombardement Michelin créée à Aulnat, aérodrome qui sera par ailleurs doté de la première piste en dur au monde.

Breguet XIV B1 et B2S «Grand Raid» monoplace

Le «Breguet XIV B1» «Grand Raid» est construit durant l’été 1917 selon les spécifications du programme de 1917 d’un avion monoplace «de représailles» pour bombarder Berlin.

Le Breguet XIV à voilure de 52 m2 avec volets automatiques est aménagé en monoplace. Le poste du pilote est installé en place arrière. Le poste avant reçoit un réservoir complémentaire et la soute à bombes

Le poids correspondant à l’opérateur bombardier et son armement est ainsi remplacé par du carburant. Cette configuration permet une autonomie de 6 heures de vol avec l’emport de 500 kg de carburant et 180 kg de bombes.

Ce Breguet XIV B1, exemplaire unique, portera le matricule N°914 et l'insigne de la cigogne de Jules Védrines qui le pilotera seulement pour son entrainement car aucune mission sur Berlin ne sera menée avec cet avion.

Michelin produira dix sept autres exemplaires de ce type avec une voilure de 49 m2 et désignés «Breguet XIV B2S». Le bombardier monoplace étant par nature vulnérable face aux avions de chasse, ce programme sera abandonné.

BREGUET 16 BN2

A l’automne 1918, la Direction de l'Aéronautique commande un bombardier de nuit, le «Breguet 14 BN2», extrapolation du Breguet 14 B2. L’envergure est portée à 17 mètres pour les ailes hautes et basses reliées par six paires de mats. La surface alaire est de 73,5 m2 et la géométrie de la dérive est modifiée. Il est équipé du moteur Renault 300 cv ou 450cv. La charge de bombes est portée à 550 kg. Au poids total de 2 400 kg, la vitesse au niveau du sol est de 160 km/h. L’avion plafonne à 4 600 mètres.

Le Breguet 16 BN2 remplacera le bimoteur Farman F.50 au Maroc et en Syrie où il sera en service jusqu'à Mars 1927.

BREGUET 17 C2 AVION DE COMBAT

Conçu fin 1918, le «Breguet 17 C2» est destiné à la protection et l'escorte des missions de bombardement ou de reconnaissance.
Extrapolation du Breguet 14, avec une envergure de 14,28 m et une surface alaire de 45,30 m2, ce biplace de combat, armé de 5 mitrailleuses, est équipé du moteur Renault de 450 cv qui lui confère une vitesse de 221 km/h et 6000 mètres de plafond,

Le groupe motopropulseur des Breguet XIV

Moteurs

Durant la guerre, Renault produira 5300 moteurs du type 12F pour équiper le Breguet XIV. L’appareil reçoit également d’autres moteurs parmi lesquels le Liberty XII de 400 cv qui équipera les 376 Breguet 14 acquis par les USA, le Lorraine 12 Da 400cv des 70 Breguet 14 destinés à la Chine ainsi que le Fiat A12 bis 300 cv.

En 1918 un Breguet 14 A2 est motorisé avec un 24(16?) aircraft built with Renault 12FeR engine with Rateau supercharger.Renault 12FeR 320 CV équipé de turbocompresseur Râteau qui permet de disposer de la puissance en altitude. Cent Breguet 14 A2 turbo alimentés seront construits en série. C’est une première mondiale. Seize exemplaires équiperont le 34eme Régiment d'Aviation basé au Bourget. C’est avec ce type d’appareil que, le 6 juillet 1921 au Bourget, l'Adjudant Leboucher établit un record d'altitude homologué à 6782 mètres.

Hélices

La Société Ratier produira 12 300 hélices en bois (séries 34 et 40 de 2,94 m) équipant les Breguet 14 A2 et B2 motorisés par Renault

La Société Chauvière équipera également des Breguet A2 et B2 (série 1672 de 2,92 m) ainsi que l’hélicier Régy (série 325 de 2,90 m).

Constructeurs de Breguet 14 durant la guerre

Durant la guerre, de 1917 à 1918, le Breguet 14 sera construit à 5 600 exemplaires par Breguet, Michelin et diverses sociétés sous traitantes pour la fabrication de sous-ensembles.

Pour le Breguet 14 A2

Constructeur Breguet
Sous-traitants - Renault- Farman- S.E.C.M.(Amiot) - Schmitt- Bellanger- S.I.D.A.M.

Pour le Breguet 14 B2

Constructeur Michelin
Sous-traitants - Darracq- Schmitt- Bellanger et Ratier

Dans les escadrilles

Le Breguet 14 a équipé 87 escadrilles françaises sur tous les fronts. Les premiers exemplaires Breguet XIV sont engagés au combat en septembre 1917.

Sur la conception du bombardement adoptée par le général Duval à partir de mars 1918, le Breguet 14 B2 se révéla «comme l'un des instruments les plus efficaces pour obtenir la victoire»

Au printemps 1918, l’escadre Vuillemin concourt à briser les offensives allemandes sur la Somme. Le Breguet 14 B2 est engagé dans la seconde bataille de la Marne et contribue à la victoire finale en 1918.

Pendant la guerre, les Breguet 14 sont utilisés au sein des 14 escadrons américains de l'US Air Service. Les équipages sont formés à l’École de bombardement Michelin d’Aulnat dès le 1er décembre 1917. Le 96e escadron de l'US Air Service mène sa première mission sur le front le 12 juin 1918.

Pendant et après la guerre, l'US Air Service utilisera, au total, 600 Breguet 14.

En 1917, l’aviation grecque constitue des escadrilles de Breguet XIV B2 français servis par des pilotes grecs et français parmi lesquels le français Dieudonné Costes. Le Breguet 14 sera ensuite utilisé de 1919 à 1922, pendant la guerre Gréco-turque, par les deux belligérants

«Avion de la victoire», le Breguet 14 est aussi l’«avion de l’armistice». Il a effet accompli une mission pacifique peu connue. Le 11 novembre 1918, le lieutenant Minié, pilote du Breguet 14 A2 N°5546 de l’escadrille Br35 est chargé de transporter de Tergnier à Spa en Belgique, le capitaine allemand Geiger pour transmettre le plus vite possible au Grand Quartier Général de l’armée allemande les clauses signées de l’armistice remises par le Maréchal Foch. Pour cette mission spéciale, le Breguet est désarmé et arbore deux bandes de tissu blanc de parlementaire accrochées de chaque coté aux mats des ailes.

   
 
   
 
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